Des Tsaddikime à Brooklyn

par Clément de La Vaissière

Chaïm POTOK, L’élu, Titre original : The Chosen (1967), Traduit de l’anglais américain par J. Bloch-Michel, Paris, Calmann-Lévy, 2004, Collection « Domaine étranger ».

C’est en 1967 qu’a été publié L’Élu et c’est en 1944 qu’il place le récit de l’amitié entre Danny et Reuven, deux jeunes juifs orthodoxes de Brooklyn à New York, l’un hassidique, l’autre moderniste. Ces dates sont centrales tant pour l’histoire des Juifs que pour celle des États-Unis ; les événements dramatiques qui se déroulent en Europe et au Proche-Orient, constituent une trame de fond du roman de Haïm Potok : ils influent sur les itinéraires des personnages, les bouleversent et les déchirent et font écho à ce que peuvent vivre les premiers lecteurs de ce best-seller, paru à la veille de la Guerre des Six Jours.

L’Élu décrit avec minutie et justesse l’ambiance qui règne dans le New-York juif des années 1940 ainsi que les répercussions de l’Holocauste et du sionisme dans cette communauté divisée. Il est une fenêtre qui donne sur l’univers et la spiritualité hassidiques, tel que l’appréhende naïvement Reuven quand il découvre la communauté russe hassidique que dirige Reb Saunders, le père de son ami Danny. Si les descriptions de Chaïm Potok sonnent aussi juste, c’est sans doute qu’il met beaucoup de son itinéraire personnel dans ce roman : il a lui-même grandi dans une famille juive orthodoxe polonaise à Brooklyn, dans les mêmes années que ses personnages. Le roman est d’une grande richesse documentaire.
Mais ce roman a une portée qui va bien au-delà : c’est un récit initiatique, dans lequel l’amitié participe à la construction de soi. L’écriture de Potok, traversée par la spiritualité juive, empathique, fait ressortir l’humanité des personnages. Si son regard peut être critique sur certains aspects du hassidisme, il n’est jamais dans la condamnation. Cette bienveillance non dénuée d’esprit critique permet au lecteur de faire l’expérience – bouleversante – de l’altérité.
Initiation
« Le Talmud dit que chacun doit faire deux choses pour soi-même. La première est de se trouver un maître. Est-ce que tu te souviens de la seconde ?
– Se choisir un ami, dis-je
» p.107.

Début juin 1944. Dans la chaleur de l’été de Williamsburg à Brooklyn, deux équipes d’adolescents s’affrontent lors d’un match de base-ball : d’un côté, les élèves d’une yeshiva moderniste, de l’autre les élèves d’une yeshiva ‘hassidique.

Adaptation théâtrale de l’Élu

Les insultes fusent, le match se fait de plus en plus belliqueux. La haine entre les deux groupes est dramatisée par ce match. Les ‘hassidime traite les membres de l’équipe de Reuven « d’apikorsim/pluriel de l’hébreu אֶפִּיקוֹרוֹס/apicorosse », insulte qui stigmatise les Juifs hérétiques :
« Pendant la moitié de cette manche, les joueurs de la yeshiva nous avaient crié quelquefois en yiddish : « Que l’enfer vous brûle, apikorsim ! » [..] Nous avions tous compris qu’il ne s’agissait pas d’un match de baseball comme les autres », p.41.
La lutte prend un tour existentiel et la tension monte jusqu’au moment où Danny, à la tête de l’équipe adverse, envoie de toutes ses force une balle en direction de Reuven : ses lunettes se brisent et un morceau de verre blesse sa pupille. Le garçon risque de perdre son œil.
Les jours à l’hôpital durant lesquels il reçoit la visite de Danny qui vient s’excuser, marquent le passage de l’enfance à l’âge adulte. Son œil est meurtri ; mais cette épreuve physique annonce une plus grande maturité spirituelle : Reuven quitte le regard de l’enfance pour mieux voir l’autre et son humanité. Là commence le parcours initiatique des deux amis.
Reuven et Danny éprouvent, en effet, un véritable coup de foudre amical lors de leur rencontre à l’hôpital. Ces jeunes gens, tous deux très doués et avides de savoir, sont comme des alter ego intellectuels. Leur amitié va leur permettre de parcourir les voies qui leur sont propres : Reuven abandonne ses préjugés, voire son mépris envers les ‘hassidime ; Danny découvre le monde moderne. Le lien qui les unit leur permet de construire les adultes qu’ils seront. Leur amitié a même une dimension salvatrice : Danny a besoin de Reuven pour s’extraire de l’univers hassidique qui l’étouffe, et pour communiquer vraiment avec son père.
Modernité vs tradition
En analysant le rapport des fils à leur père, le roman traite largement du conflit entre la modernité et la tradition. Car, dans le monde où a été élevé Danny, il est impossible de s’épanouir intellectuellement en dehors du domaine de l’étude de la Torah. Son drame est que son intelligence, sa soif de comprendre, l’obligent à une rupture radicale avec son milieu d’origine. Il sait que pour continuer à étudier la psychologie, qui le passionne, il devra un jour quitter le milieu hassidique. Pourtant, jamais le roman n’adopte la perspective de Danny, n’entre dans sa conscience ; le déchirement intime que vit Danny ne peut être que deviné par Reuven, par le narrateur et donc par le lecteur – ce qui lui confère une plus grande intensité.
De son côté, Reuven, qui a bénéficié d’une éducation plus ouverte sur le monde, s’épanouit dans les mathématiques, la logique symbolique et…  le Talmud ; il éprouve en effet pour la dialectique talmudique une passion, presque exotique. Le lecteur découvre ainsi la haute exigence intellectuelle que requiert son apprentissage. L’élu permet ainsi aux lecteurs de mesurer la place qu’occupe l’étude dans la tradition juive.
Dans cette transmission, les pères jouent une place essentielle : le père de Danny est le Tzaddik/chef spirituel d’une communauté ‘hassidique venue de Russie et installée à Brooklyn. Ce personnage est dépeint par Chaïm Potok avec une grande justesse. À la fois dur, généreux, accablé, sensible, obscurantiste et compatissant, il incarne le chef spirituel qui porte sur ses épaules le poids du monde. Il est très dur avec Danny. Il compte secrètement sur l’amitié de Reuven pour guider et soutenir son fils.
De l’autre côté, le père de Reuven est un professeur de yeshiva orthodoxe et moderniste, dont l’épouse est morte. Il donne comme mission à son fils de devenir ami de Danny : « Je te demande de faire en sorte qu’il devienne ton ami et que tu deviennes le sien. Je suis convaincu que le fils de Reb Saunders et toi, vous trouverez un grand secours dans cette amitié », p.153. On apprend ensuite que le père de Reuven avait déjà croisé Danny à la bibliothèque, où il lui donne des conseils de lecture. Il a déjà repéré ce jeune ‘hassid brillant, mais tourmenté.
Introduction à l’univers hassidique
Danny introduit son ami Reuven au hassidisme. À travers le regard novice de Reuven, ce roman constitue une fascinante entrée dans le monde ‘hassidique, habituellement très fermé, y compris pour les Juifs qui sont étrangers à ce monde. L’érudition juive de Chaïm Potok, l’empathie de son écriture apportent beaucoup de relief à cette description. Le roman comprend de nombreux passages explicatifs sur le hassidisme, notamment mis dans la bouche du père de Reuven. Ces explications sont très utiles tant au lecteur qu’à Reuven pour comprendre l’univers hassidique. Voici comment le père de Reuven explique à son fils la naissance du hassidisme :
« Quand il mourut, ses adeptes ouvrirent leurs propres synagogues. Avant la fin du siècle, près de la moitié des Juifs de l’est de l’Europe se composaient de ‘hassidime, comme on appelait ses adeptes, ce qui signifie ‘‘hommes pieux’’. C’est que les masses avaient un grand besoin d’une manière nouvelle de connaître Dieu. », p.149.
Ailleurs, le père de Reuven est plus critique sur le hassidisme, ce qui aide le lecteur à se faire son avis : « De nombreux tzaddikim se mirent à vivre comme des monarques orientaux. Il y en avait qui n’étaient que de parfaits escrocs et qui exploitaient terriblement leur peuple. D’autres étaient sincères. » p.150.
Avant toute considération théologique, les ‘hassidime se manifestent d’abord par des caractères physiques distincts : le complet noir, le caftan, les papillotes et les franges rituelles. Être ‘hassid, c’est aussi et plus profondément adopter un ethos, une façon d’être, de se tenir. Danny et les autres personnages hassidiques se distinguent par des gestes répétés, qui, de l’extérieur, pourraient passer pour des tics : oscillations du corps d’avant en arrière dans l’étude ou la prière, doigts qui caressent les papillotes, une certaine manière de tourner les pages des livres. Voici par exemple, comment Danny lit des livres de littérature profane : « Je m’arrêtai près d’une étagère, à quelques pas de la table où se tenait Danny, et je le regardai lire. Il avait le coude sur la table et se tenait la tête dans les mains, les doigts recouvrant les oreilles, les yeux fixés sur le livre. Parfois des doigts de sa main droite, il jouait avec une de ses papillotes, et, à un moment, je le vis qui tiraillait le chaume couleur de sable qui poussait sur son menton […] Il tournait la page d’un geste rapide, se mouillant le doigt et en poussant vers le haut le coin du bas de la page, comme on le fait pour le Talmud. », p.205-206.
Le hassidisme porte aussi une empreinte linguistique, que la traduction française sait bien rendre. Le roman insiste sur la diglossie anglais/yiddish qui existe chez les Juifs new-yorkais. Chez les ‘hassidime, le yiddish est la première langue employée, tandis que c’est une langue secondaire pour Reuven, élevé en anglais, utilisée dans les études talmudiques. Le texte anglais (traduit en français) retranscrit bien le yiddish ‘hassidique que parle Reb Saunders. Son langage est constitué de phrases courtes à la syntaxe hachée. L’utilisation d’expressions talmudiques, les métaphores, les répétitions, les emprunts à l’hébreu ou à l’araméen sont très fréquents :
« Si un homme étudie la Torah, la Présence est en lui. Si un homme étudie la Torah, le maître de l’Univers est déjà dans le monde. Une grande chose ! Et amener le Maître du Monde dans le Monde, c’est aussi s’élever au-dessus de la poussière. La Torah nous élève au-dessus de la poussière. ! La Torah nous donne de la force ! La Torah nous apporte la Présence ! », p.181.
Chez Danny, la première chose qui frappe Reuven est d’ailleurs sa façon de parler : il parle anglais sans accent, sans yiddishisme. De ce point de vue, Danny se démarque des autres ‘hassidime.
Son destin singulier exprime le douloureux paradoxe dans lequel se trouvent les communautés hassidiques dans une société à l’abri des persécutions. Car le monde libre constitue, de leur point de vue, un danger plus grand que celui que présentait l’Europe des pogroms et des Cosaques. Ses possibilités immenses, ses bibliothèques attirent les jeunes et risquent de les éloigner de la yiddishkeyt, de leur faire perdre leur âme juive, ainsi que l’exprime Reb Saunders, le père de Danny : « Comment pourrai-je élever mon fils, comme mon père m’a élevé, et ne pas l’écarter de la Torah ? Parce que nous sommes en Amérique, Reuven. Ce n’est pas l’Europe. C’est un monde ouvert. Ici il y a des bibliothèques, et des livres, et des écoles. Ici il y a de grandes Université qui ne se préoccupent pas de savoir combien d’étudiants juifs elles ont », p.374.
Chaim Potok, s’il éclaire le hassidisme, en montre la valeur et la beauté, ne laisse pas dans l’ombre les aspects les plus difficiles à comprendre. C’est ce qu’il exprime en faisant dire au père de Reuven : « Le fanatisme d’hommes comme Reb Saunders nous a maintenus en vie pendant deux mille années d’exil. », p.309-310.
Pour le lecteur non-initié, ce roman peut constituer ainsi une stimulante introduction à la spiritualité hassidique et juive plus largement, vue par Reuven.
Le hassidisme qui exige pourtant savoir et connaissance livresque valorise avant tout l’âme. Il se place du côté de la relation à Dieu et à l’autre, et pas seulement du côté de l’érudition. Loin de surestimer le talmud khukhèm/savant du Talmud et la prouesse intellectuelle dont il est capable, le père de Danny a peur de la trop grande intelligence de son fils et craint qu’il ne devienne comme son propre frère : « C’était une intelligence froide, Reuven, presque cruelle, que son âme n’avait pas touchée […] une intelligence qui ne comprenait pas la douleur, qui lui était indifférente, une intelligence impatiente devant la souffrance. », p.373.
L’éducation de Danny, son amitié avec Reuven ont alors une fonction spirituelle essentielle : celle de creuser en lui la place nécessaire à une âme, où repose l’étincelle divine. Le tzaddik qu’est voué à devenir Danny est d’abord un homme doué d’une âme et d’une extraordinaire capacité de compassion. Danny, pour hériter de cette qualité, doit donc passer à l’école de la souffrance, ainsi que le dit Reb Saunders : « Un tzaddik est celui qui doit connaître le mieux la douleur. Un tzaddik doit savoir comment souffrir pour son peuple. », p.374-375.
Cette qualité d’écoute et ce sens de la compassion passent par la pratique du silence. C’est, ainsi, dans le silence entre le père et le fils que se loge une compréhension douloureuse du monde, l’espace pour l’âme. C’est pour cela que Reb Saunders décide de ne plus parler à son fils en dehors de l’étude du Talmud : « Dans le silence qui s’était établi entre nous, il commençait à entendre pleurer le monde », p.376. Devenir Tzaddik prend ainsi un sens spirituel profond. Le tzaddik n’est plus seulement le chef de communauté : « Que mon Daniel devienne un psychologue. Je ne crains plus rien maintenant. Toute sa vie, il sera un tzaddik. Il sera un Tzaddik pour le monde. Et le monde a besoin d’un tzaddik. », p.377. Ce n’est sûrement pas un hasard si Potok destine Danny à la psychologie, discipline justement la plus proche, selon lui, de l’exploration de l’âme.
L’actualité vue de Brooklyn
Cette dimension spirituelle, très présente dans ce roman, ne fait pas oublier l’histoire humaine. Le roman suit de près les événements de la Seconde Guerre mondiale. Il commence juste avant le débarquement allié en Normandie, que Reuven apprend alors qu’il est à l’hôpital pour son œil. La progression de l’armée américaine en Europe constitue comme une trame de fond du roman. Cette trame culmine avec la nouvelle, en avril 1945, de la mort de Roosevelt, qui plonge le pays dans un état de désolation, puis avec celle du génocide des Juifs d’Europe.
L’auteur, sans doute en se fondant sur des souvenirs personnels, raconte l’onde de choc qu’a constituée la découverte de la Shoah. Si le caractère violemment antisémite de l’Allemagne nazie était bien connu, les Juifs américains ne se doutaient pas de l’ampleur inédite de la catastrophe, ce qui peut surprendre le lecteur. À la nouvelle de la Shoah, la réaction des Juifs est exemplifiée par deux personnages. Chacun, à sa façon, tente de trouver un sens à cette catastrophe. D’un côté, le père de Reuven, apprenant la catastrophe, sombre dans un état de dépression profonde et a une attaque cardiaque. Il lit de façon compulsive les journaux qui racontent l’holocauste. Tout son être est effondré : « Un jour qu’il me lisait un récit de ce qui s’était passé à Theresienstadt, où les Allemands avaient emprisonné et brûlé des Juifs européens, cultivés et savants, je le vis s’effondrer et se mettre à pleurer comme un enfant. », p.254-255.
Mais cet abattement de tout son être laisse place à la conscience du rôle des Juifs américains, désormais première communauté du monde, dans la transmission du judaïsme. Il trouve une nouvelle espérance et raison de vivre dans le militantisme sioniste.
De son côté, le père de Danny sombre aussi dans un terrible état de chagrin. Il vieillit prématurément. Son deuil plus fataliste s’accompagne de la croyance que la Shoah était la volonté de Dieu, qu’il faut accepter : « À quel point le monde boit notre sang ! disait Reb Saunders. Combien le monde nous fait souffrir ! C’est la volonté de Dieu. Nous devons accepter la volonté de Dieu ! », p.256. 
Chaïm Potok met aussi en scène de façon frappante l’opposition violente entre sionistes et antisionistes. Il rappelle la force du sentiment antisioniste qui prévalait alors parmi les Juifs traditionalistes, hassidiques notamment. Le père de Reuven, au contraire, se donne de tout son être au sionisme, écrit des discours, milite et collecte des fonds. Reuven, pour sa part, participe à des mouvements d’étudiants sionistes. De l’autre côté, Reb Saunders devient l’un des leaders du parti antisioniste. Le principal reproche que les antisionistes adressent aux sionistes est d’aller contre la volonté de Dieu. Ils accusent les fondateurs d’Israël d’être des goyim juifs, insulte suprême à leurs yeux. Des deux côtés, la violence du ressentiment est attisée par le souvenir de la Shoah et le devoir sacré que chacun se sent envers ses morts. C’est ce qu’exprime Reb Saunders : « La patrie d’Abraham, d’Isaac et de Jacob devrait être reconstruite par des Goyim juifs et souillés par eux ? hurla de nouveau Reb Saunders. Jamais ! Dites-moi, est-ce qu’il faut que nous oubliions complètement le messie ? Parce que six millions de nos frères ont été assassinés ? », p.264-266.
Le conflit se transpose à l’échelle des fils. Au Hirsch College, Université juive orthodoxe où Danny et Reuven étudient, le groupe des étudiants sionistes et celui des étudiants antisionistes (hassidiques pour la plupart) en viennent presque aux mains. Les propos sont très violents : « Un jour, au réfectoire, un des ‘hassidime accusa un des membres du groupes des révisionnistes d‘être encore pire que Hitler. Hitler n’avait réussi qu’à détruire le corps des Juifs, hurlait-il en yiddish, mais les révisionnistes essaient de détruire l’âme juive. », p.303.
Parce que le père de Reuven milite pour le sionisme, Reb Saunders interdit à son fils de le fréquenter et de lui parler. Commence alors une période de silence où les deux amis ne se fréquentent plus, mais continuent à se croiser au Hirsch College. Le conflit entre les deux groupes s’apaise quand en 1948, des massacres ont lieu et que le foyer juif est menacé par les pays arabes. Après la proclamation de l’État d’Israël, le sang des victimes fait taire les dissensions, sans que le parti antisioniste se rallie à Israël pour autant. Alors que s’apaise le conflit entre sionistes et antisionistes, Danny est autorisé à parler de nouveau à Reuven. Leur amitié reprend son cours, avant le dénouement du roman.

***

On pourrait souligner certaines faiblesses de ce roman : la simplicité psychologique de Reuven, le personnage principal, qui manque parfois un peu de relief ou encore une écriture parfois trop lisse (mais qui reste toujours efficace). On pourrait également mentionner l’absence presque totale des personnages féminins, qui reflète peut-être la stricte séparation des sexes qui prévaut dans les mœurs du judaïsme orthodoxe.

Mais s’il devait rester un sentiment à la lecture de ce roman, ce serait sans doute celui que laisse la beauté de l’univers et de la spiritualité hassidiques. Car Chaïm Potok, loin de produire une peinture idéalisée du hassidisme, arrive à faire vivre à ses lecteurs une profonde expérience d’altérité.

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