Vie d’Hérode :
Pour une première approche
par Édith Parmentier
Mireille HADAS-LEBEL, Hérode, Paris, Fayard, 2017.
Cet article a été publié pour la première fois dans la Revue historique n° 687, 2018, p. 681-685. Le titre, les sous-titres et les hyper-liens, ainsi que des notes explicatives (en bleu) ont été ajoutés à l’intérieur du texte d’origine, pour cette re-publication. La citation placée avant l’article proprement dit est extraite d’un article synthétique d’Édith Parmentier, cité en référence.
«Génie politique, maître du pluralisme, souverain cruel et infanticide… Pourquoi a-t-on qualifié Hérode de « Grand » ? Le témoignage des historiens antiques, tel Flavius Josèphe, et celui de l’archéologie, qui révèle un roi grand bâtisseur, nous éclairent. Depuis plusieurs décennies, la figure d’Hérode a été « réhabilitée » en laissant place à la complexité du personnage tant décrié dans les Évangiles.»
É. Parmentier, Hérode ou la question du roi des Juifs, Le Monde de la Bible, n°212, 2015, p. 25-39.
Spécialiste réputée de l’histoire du judaïsme antique, Mireille Hadas-Lebel publie en 1989 la biographie de l’historien Flavius Josèphe, Le Juif de Rome puis en 2003, celle du philosophe Philon d’Alexandrie, Un penseur en diaspora et poursuit la série en 2018 avec celle d’Hérode (73 -74 av. J.-C.). Elle inscrit ces vies particulières dans le cadre général de l’empire romain et de la romanisation de l’Orient.
L’introduction rappelle que si Hérode est connu par une légende noire propagée par la tradition religieuse (il serait l’instigateur du Massacre des Innocents), il est rarement mentionné dans l’historiographie romaine.
L’unique témoignage littéraire qui subsiste de son règne est l’œuvre de Flavius Josèphe, dont la fiabilité n’est pas mise en cause par l’auteur, même si les découvertes récentes de l’archéologie dessinent un autre portrait d’Hérode, qui réveille aujourd’hui l’intérêt du public.
Le fil d’une vie
La biographie suit le fil chronologique de la vie depuis sa naissance (en 73), jusqu’à sa mort (en 4 av. J.-C), en plusieurs étapes : une première partie donne des aperçus sur le contexte politique, familial et psychologique qui entoura l’accession d’Hérode au trône de Judée (chapitres I à III).
Son règne et son œuvre politique forment la deuxième partie (IV à VI).
Le récit atteint son point culminant dans la troisième partie (VII et VIII), consacrée au temple de Jérusalem et au judaïsme d’Hérode.
Puis le fil narratif entame une courbe décroissante, décrivant la décadence d’un monarque paranoïaque (IX et X) et sa succession cacophonique (XI), pour s’achever sur la fortune littéraire de cette figure maudite (XII).
Le texte est accompagné d’illustrations, dont 4 cartes de la Judée et une généalogie des Hérodiens (p. 250). Une bibliographie donne au lecteur la possibilité d’approfondir le sujet en se tournant vers 22 titres, dont 7 parus dans les dix dernières années (…).
Un sinueux cheminement vers le pouvoir
Cette biographie est très agréable à lire, tout en traitant de questions difficiles, comme celle, très attendue, de l’identité juive d’Hérode, sur laquelle est centré le chapitre de l’enfance.
L’auteur fait le choix de présenter successivement, sans trancher, les versions contradictoires des origines d’Hérode. Ainsi, la vraisemblance du lieu de naissance d’Hérode à Jérusalem est soulignée par le fait que son père, après son grand-père, vivait à la cour des Hasmonéens dont l’un et l’autre étaient ministres (p. 24) ; mais l’insistance est simultanément mise sur les origines iduméennes d’Hérode et sur le fait que son ethnicité, voire un accent et le physique basané que l’auteur lui attribue (p. 20), auraient fait de lui un irréductible étranger aux yeux des Judéens.
De même, la référence au témoignage de Flavius Josèphe attestant le judaïsme d’Hérode (p. 22) est contrebalancée par un développement sur son caractère spécifiquement « demi-juif », p. 23. Cette variété des interprétations rend compte de la totalité des sources textuelles, mais sans distinguer les pistes actuellement privilégiées par la recherche de celles qui ont été abandonnées.
En revanche, les oscillations des élites méditerranéennes entre l’hellénisme et le judaïsme sont subtilement présentées ainsi que la situation politique complexe due à la lutte entre deux prétendants Hasmonéens discrédités, Hyrcan et Aristobule, qui ne pouvaient exercer que la charge de grand prêtre. Hyrcan avait pour conseiller le père d’Hérode, Antipater, et les liens tissés entre ce dernier et Pompée, puis César, ainsi que son action pour obtenir le maintien des privilèges religieux des communautés juives expliquent la solidité de la position acquise par la famille d’Hérode.
Le récit montre comment l’arbitrage par Rome des conflits entre les Hasmonéens forme l’arrière-plan de la carrière du jeune Hérode, dans le sillage de son père qui reçoit la citoyenneté romaine et les pleins pouvoirs en Judée.
Devenu gouverneur de Galilée, Hérode est choisi par Hyrcan qui lui donne sa petite-fille Mariamne en mariage. Mais cette alliance matrimoniale décidée en 42 ne sera conclue que cinq ans plus tard, car entre-temps les Parthes (un peuple conquérant semi-nomade d’origine iranienne, installé dans le Sud-Est de l’Iran actuel) marchent sur la Judée et soutiennent les ambitions du rival hasmonéen d’Hyrcan, son neveu Antigonos fils d’Aristobule. Ce dernier s’empare de Jérusalem avec l’aide des Parthes en 40 et prend le titre royal. Hyrcan est fait prisonnier et Hérode s’enfuit à Rome.
Le récit de ces années confuses, ponctuées d’événements inattendus et de renversements d’alliances, est d’une précision et d’une limpidité admirablement pédagogiques. Peut-être pourra-t-on seulement regretter de voir l’histoire politique de la région réduite à des relations inter-personnelles : l’interprétation psychologisante de Flavius Josèphe transparaît dans cette biographie dont elle forme le canevas. Une chronologie aurait été bien utile, montrant notamment la coïncidence entre la mort d’Antipater et celle de César, et un tableau généalogique des Hasmonéens aurait permis au lecteur de comprendre comment le mariage d’Hérode et de Mariamne devait sceller la réconciliation entre les branches rivales de la dynastie hasmonéenne.
À Rome, Marc Antoine confie à Hérode la tâche de chasser les Parthes de Judée et le Sénat lui décerne le titre de roi pour légitimer son action qui vise à détrôner Antigonos. Dans le contexte général de la campagne parthique d’Antoine, la reconquête de la Judée par Hérode dure trois ans et s’achève par la prise de Jérusalem en 37.
La biographie se lit ici comme un roman qui emboîte le pas au texte de Flavius Josèphe. On y retrouve les échos des préjugés de l’historien antique : revenu en Judée « assoiffé de vengeance » (p. 73), Hérode laisse « libre cours à sa rage » (p. 77), alors que « le peuple, nostalgique des siècles passés, avait massivement suivi Antigonos », p. 78.
Au rythme des assassinats
S’ouvre alors la deuxième étape de la vie d’Hérode, son règne effectif.
Exclusivement fondée sur les sources littéraires, cette nouvelle séquence biographique met l’accent sur le drame familial d’Hérode, avec un chapitre (IV) intitulé « L’élimination des Hasmonéens », qui postule que le nouveau roi « savait qu’aux yeux de son peuple il restait un usurpateur iduméen » et ne devait sa légitimité qu’à Rome (p. 81).
La cour de Judée semble alors vivre au rythme des assassinats : les uns après les autres disparaissent les Hasmonéens : d’abord le jeune frère de Mariamne, Aristobule III, désigné comme grand prêtre, admiré du peuple et retrouvé noyé en 35 ; puis le vieil Hyrcan, convaincu de trahison et exécuté en 31 ; la macabre série culmine avec le supplice de la reine elle-même, accusée d’adultère en 27.
Le drame de Mariamne est présenté comme l’aboutissement d’un complot monté par la mère et par la sœur d’Hérode, Salomé. Conformément à la tradition historiographique où les cours orientales sont secrètement dirigées par des femmes manipulatrices, les princesses hérodiennes construisent divers scénarios attisant la jalousie d’Hérode, afin de se venger de l’arrogance de la reine. L’auteur ajoute alors des détails au récit antique en supposant – d’après quelles sources ?– que Mariamne avait le « teint clair » et méprisait les Hérodiennes pour leur « teint bistre des nomades du désert » p. 98 !
Le Roi-client
Les chapitres suivants sont moins romanesques et décrivent l’action politique d’Hérode. Intitulé « Le roi-client », le chapitre V montre comment le nouveau roi de Judée fut d’abord menacé par les ambitions de Cléopâtre, qui avait obtenu d’Antoine la confiscation du territoire de Jéricho, dont les palmeraies et les baumiers étaient une source majeure de revenus.
Mais Hérode recouvre l’intégralité de son royaume et même des territoires supplémentaires en se ralliant à Octave dès l’année 30. Cet important chapitre évoque les aspects majeurs de l’exercice de la royauté d’Hérode : ses titres d’« Ami de Rome » et d’« Ami de César » sont analysés dans leur contexte (p. 118-119), le thème de l’éducation des princes hérodiens à Rome est traité (p. 123-124) et les émissions monétaires du roi sont discutées (p. 130-131).
Une telle synthèse aurait mérité d’être mise à jour : les « Amis » sont réduits à des relations affectives : « Hérode avait noué des liens personnels avec Agrippa, gendre d’Auguste », p. 119 ; l’identification de l’hôte romain d’Hérode comme étant Asinius Pollion est considérée comme assurée, alors qu’elle est très discutée : l’hôte d’Hérode serait plutôt Publius Vedius Pollion, favori d’Auguste ; la démonstration de David Braund à ce sujet a été confirmée par l’archéologie, car les fouilles de l’Hérodion ont produit 38 amphores estampillées au nom de P. VE. POL, interprétées comme des cadeaux et comme un témoignage des relations entre Hérode et ce Vedius Pollion (voir G. Finkielsztejn).
Enfin, le récent renouvellement de l’étude des monnaies hérodiennes comme outils de légitimation du pouvoir n’est pas pris en compte.
Le bâtisseur
Le chapitre suivant, intitulé « Le bâtisseur », guide agréablement le lecteur à travers les principaux sites où Hérode édifia des constructions spectaculaires, en particulier le palais-forteresse de Massada, le mausolée de l’Hérodion, les résidences royales de Jéricho et le port de Césarée.
On peut s’étonner de la rareté des références archéologiques dans ce chapitre d’architecture et d’art. Pourtant, la documentation archéologique a montré que l’accession d’Hérode au pouvoir avait été marquée par la réalisation d’un programme architectural imposé par les circonstances : dans une Judée dévastée par trois années de guerre civile et d’invasion parthe, le nouveau roi édifie ou rénove une série de forteresses qui, situées dans les régions les plus orientales du royaume, forment une chaîne stratégique face au désert, de part et d’autre de la vallée du Jourdain et sur les rives de la mer Morte. Hérode et sa cour s’y transportent d’un « palais-forteresse » à l’autre, d’où le roi et son conseil administrent le royaume. L’auteur a volontairement choisi de ne pas s’appesantir sur cette dimension parce qu’elle a fait l’objet de nombreuses publications récentes (p. 165-166). De fait, dans l’économie générale de l’ouvrage, on comprend immédiatement que cet aperçu des étonnants projets architecturaux d’Hérode n’était qu’une introduction à la séquence centrale du programme, le temple de Jérusalem.
Le chapitre consacré au temple (VII) est d’autant plus fascinant que le monument ne peut pas être fouillé.
L’auteur complète la description des gigantesques travaux que nous devons à Flavius Josèphe par les traces mémorielles de la littérature rabbinique, et elle redonne à l’édifice une vie certes hypothétique, mais splendide.
Le judaïsme d’Hérode
La reconstruction du temple ramène au cœur de la biographie la question des convictions et des pratiques religieuses d’Hérode, auxquelles est consacré le chapitre suivant (VIII). Le titre choisi « Hérode et le judaïsme » exprime la thèse défendue, qui est celle, traditionnelle, d’un judaïsme de façade.
Pour présenter Hérode comme un juif de circonstance, les premiers arguments prolongent le chapitre sur l’enfance avec un paragraphe intitulé « La suspicion des origines » (p. 196), qui développe à nouveau le thème de l’ethnicité. L’ambiguïté affecte aussi la dédicace de temples à Auguste et à Rome et l’organisation de spectacles pendant les jeux donnés en l’honneur d’Auguste lors de l’inauguration de Césarée.
Est ensuite évoqué le mode de vie personnel d’Hérode : extrapolant le silence de Flavius Josèphe, l’auteur suppose qu’à Rome, Hérode n’aurait pas eu « la moindre réticence à participer à une cérémonie païenne » (p. 67) lors de la procession et du sacrifice qui avaient porté au Capitole le senatus-consulte le désignant comme roi. Il est aussi soupçonné de n’avoir pas respecté le sabbat lors de ses voyages et de ses campagnes militaires (p. 201), et enfin critiqué pour avoir été « plus grec que juif » (p. 202) en s’entourant d’une cour hellénisée. Même la reconstruction du temple de Jérusalem est interprétée comme un geste expiatoire et comme une posture de prestige plus que comme un acte de dévotion.
Toutefois, l’édification du tombeau des Patriarches à Hébron est portée au crédit de la piété d’Hérode, de même que son observance de la loi juive en matière d’aniconisme (l’absence de représentations matérielles du monde naturel et divin) et de règles alimentaires, comme l’usage de garum cachère (p. 208).
On aurait attendu que l’auteur signale qu’en outre Hérode adhérait à une définition stricte de la pureté rituelle, d’institution récente en Palestine, et qu’il avait fait construire des bains rituels dans ses résidences privées : c’est ce que soulignent les recherches actuelles dans ce domaine, dont l’une des plus récentes synthèses est due à Adam Marshak ; bien que l’ouvrage de cet historien américain soit cité à plusieurs reprises dans la biographie à propos des « rois-clients » (p. 120) et du temple de Jérusalem (p. 213) ce n’est jamais sur ce sujet.
La même thèse est développée au chapitre suivant (IX – « Le règne de la terreur »), en y ajoutant une dimension politique autant que religieuse : devenu de plus en plus impie et impopulaire, Hérode ne cesse de contrarier les scrupules religieux de la majorité de ses sujets et de susciter leur haine, jusqu’à rencontrer une opposition populaire frontale, notamment dans l’affaire de l’aigle du temple, qui éclata alors qu’il était mourant, en 4 av. J.-C. (p. 260-262). Deux maîtres pharisiens avaient incité leurs élèves à abattre l’aigle d’or qui surmontait l’une des portes du temple de Jérusalem. Les coupables furent immédiatement arrêtés après leur forfait et firent l’objet d’un procès public auquel le roi participa en personne. Prononçant un réquisitoire où il retournait l’accusation de sacrilège contre les jeunes rebelles, Hérode ouvrit un procès pour impiété. À l’instar du récit de Flavius Josèphe, la biographie présente l’événement comme un véritable soulèvement populaire et la condamnation des jeunes comme l’ultime acte de cruauté d’un tyran agonisant. Or, cette affaire a été très étudiée récemment, selon une relecture critique de Flavius Josèphe entreprise dans le cadre éditorial d’une nouvelle traduction commentée de ses œuvres. Et il en ressort qu’Hérode convoqua une assemblée pour juger les émeutiers et que, loin de se solidariser avec les manifestants, celle-ci les condamna, apportant son soutien au roi. L’opposition paraît donc plutôt être le fait de minorités, constituées d’opposants politiques et de partisans d’une interprétation très stricte des prescriptions bibliques. Toute tentative de rébellion semble avoir été marginalisée par les autorités judéennes, qui collaboraient avec le pouvoir royal pour les réprimer. Cette interprétation aurait mérité d’être discutée.
Le récit se poursuit jusqu’à la mort d’Hérode dans une élégante paraphrase de Flavius Josèphe en circuit fermé, qui ne distingue pas les événements avérés des faits qui, comme le projet de massacre collectif des notables de Judée à Jéricho (p. 265), ne le sont pas. La narration des fastueuses funérailles d’Hérode, transporté jusqu’à l’Hérodion sur une litière d’or semée de pierres précieuses, avec un apparat digne d’Alexandre le Grand, s’achève sur la description de son tombeau, mis au jour sur la pente de la colline en 2007 par l’archéologue israélien Ehud Netzer (p. 271-272). L’attribution du monument à Hérode lui-même a été rapidement contestée, à cause de son extrême simplicité qui ne s’harmonise guère avec les témoignages matériels du luxe dont s’entourait le roi (voir D.M. Jacobson). Depuis la publication de la fouille, l’analyse de l’équipement de la tombe ainsi que sa localisation dans le site ont renforcé cette discussion déjà ouverte ; elle se poursuit actuellement et aurait pu être prolongée ou, du moins, signalée ici.
Après une conclusion narrative relatant les règnes des Hérodiens, le livre se clôture sur la légende noire, sans y apporter d’élément nouveau, dans une séquence conventionnellement placée en épilogue.
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On attendait dans cette biographie un portrait de l’Hérode romain, éclairé par les dernières avancées de l’archéologie, on y trouve surtout des clichés religieux.
Finalement, l’ouvrage contribue assez peu au savoir historique, mais c’est une honnête synthèse du savoir social, que le grand public lira avec plaisir.
Indications bibliographiques
La ressource littéraire majeure sur Hérode demeure l’oeuvre de Flavius Josèphe : La guerre contre les Juifs et Antiquités judaïques.
Une traduction complète récente, assortie de commentaires mis à jour est en cours de parution depuis 1999 :
Mason (sous la direction de), Flavius Josephus, Translation and Commentary
Notamment J.W. van Henten, Flavius Josephus, Translation and Commentary, Judean Antiquities 15, le volume 7B, Leyde, 2014.
Voici un bref compte-rendu de cette nouvelle traduction par C. Grappe dans la Revue d’histoire et de philosophie religieuses, pp. 373-374, 95e année n°3, Juillet-Septembre 2015.
Biographies d’Hérode
– Jonathan Bourgel, Hérode, roi d’Israël ?, Cerf, 2019.
Voici la présentation de l’éditeur : « (…) Cet ouvrage entend réexaminer le personnage d’Hérode sous l’angle de son action au cours de son règne. Avec méthode, Jonathan Bourgel analyse la façon dont les diverses facettes de son identité se sont manifestées dans ses réalisations notamment politiques et architecturales. (…) ».
– Adam Kolman Marshak, The many faces of Herod the Great, Grand Rapids, Michigan, William B. Eerdmans Publishing Company, 2015.
D’après la présentation de l’éditeur : « Pour le monde occidental, voici Hérode : l’image vivante de la cruauté et du mal, le tyran par excellence. A. K.Marshak en fait un portrait tout à fait différent, en se fondant sur les sources historiques, archéologiques et littéraires. Il montre comment ce roi a gouverné avec succès son turbulent royaume en manoeuvrant habilement et de mille manières entre des milieux variés (romain, hellénistique, judéen). Il est passé du statut d’usurpateur (au début de son règne) à celui de monarque riche et puissant, fondateur d’une dynastie et restaurateur de la prééminence et de la prospérité de l’antique Judée».
– Peter Richardson, Herod: King of the Jews and friend of the Romans, Minneapolis, Fortress Res, 1996, Collection « Personalities of the New Testament ».
Richardson brosse le portrait d’ Hérode en l’insérant dans son contexte judéen et romain, très complexe.
– Jean-Michel Roddaz, Hérode : le roi architecte, avec des aquarelles de J.-C. Golvin, Arles, Actes Sud/Errance, 2014. Voici le compte-rendu critique de cet ouvrage grand public par J.-L. Huot, paru dans la revue en ligne Syria.
– Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011.
Présentation de l’éditeur : « (…) On retient le plus souvent d’Hérode qu’il est le méchant roi qui, après avoir reçu les mages, tenta de tuer Jésus en ordonnant le massacre des Innocents (…). Mais qu’en fut-il en réalité ? Confrontant les diverses sources, de Flavius Josèphe aux Évangiles en passant par les découvertes archéologiques, l’auteur tente de cerner les personnalités complexes d’Hérode le Grand, de ses fils et petits-fils, indissociables du contexte religieux, politique et culturel d’une Judée où se multipliaient les conflits de tous ordres. Hérode le Grand a-t-il été un roi juif ? Est-il coupable du massacre des Innocents ?».
Études citées dans l’article
– David Braund, « Four Notes on the Herods », Classical Quarterly 33, p.240-241, 1983.
– Gérald Finkielsztejn (Antiquités nationales d’Israël), « P. Vedius Pollio, producteur de vin à Chios et Cos, et fournisseur d’Hérode le Grand », in Dariusz Długosz (sous la direction de) Grecs, Juifs, Polonais, À la recherche des racines de la civilisation européenne, Actes du colloque dédié à Joseph Mélèze-Modrzejewski Paris, Centre scientifique de l’Académie polonaise des sciences à Paris, p. 123-139, 2006.
– D.M. Jacobson, « Has Herod’s Place of Burial been Found? », Palestine Exploration Quarterly, n°139, p. 147–148, 2007.
– Édith Parmentier :
« Le massacre des Innocents, une construction mémorielle », in Pallas, n°104, 2017, p. 225-240.
« Lettrés et réseaux savants à la cour d’Hérode», in Archimède : archéologie et histoire ancienne, UMR7044 – Archimède, Hors Série N°1 consacré à La République “ gréco-romaine ” des lettres : construction des réseaux savants et circulation des savoirs dans l’Empire romain, pp.13-25, 2019.
– Schwentzel, C.-G. «La figure d’Hérode d’après les sources épigraphiques et numismatiques», Théologiques, 21 (1), p. 117–139, 2013.
Merci ! très intéressant !