De la valse viennoise à la marche funèbre
par Manuel Durand-Barthez
Joseph ROTH, La Marche de Radetzky, Traduit de l’allemand par B. Gidon, revu par Alain Huriot, Seuil, 1982.
1859-1916. La Marche de Radetzky, primesautière et enjouée, résonne dans les kiosques à musique, dans les casernes et sur le piano des maisons closes. Elle rythme la vie des Trotta : le père, – « héros de Solferino » ; le fils, préfet en Moravie ; le petit-fils, officier retiré dans une garnison frontalière de Galicie orientale, vraisemblablement à Brody, patrie de Joseph Roth, majoritairement peuplée de Juifs très attachés aux Habsbourg qui sont censés les protéger des Russes et des Polonais. Vertigineux, ce roman, écrit en 1932, nous fait vivre le déclin irréversible de l’Empire austro-hongrois que concluent le « sabbat sanglant » de Sarajevo, puis la mort des deux derniers Trotta et de l’Empereur…
Une lignée, un monarque
Revenons à l’origine.
La lignée slovène des Trotta domine La Marche de Radetzky sur plusieurs générations. L’époque du héros de la bataille de Custoza contre les Piémontais (1848), le maréchal von Radetz, est furtivement évoquée par le deuxième de la lignée, ancien gendarme en Bosnie. On sait simplement du premier qu’il était « petit paysan » illettré. Ces deux personnages, en bas de la pyramide des Trotta, ont une position dans la société ou dans la hiérarchie militaire plutôt modeste, voire inférieure ; ils ne sont même pas prénommés.
Le patronyme Trotta se dote d’une particule après le « sauvetage » accidentel ou providentiel de François-Joseph : Joseph Trotta, alors sous-lieutenant, saisit l’Empereur à bras le corps dans un élan spontané, à la fois dicté par l’amour propre et une discipline militaire quasiment instinctive, pour lui épargner le coup fatal d’un tir ennemi à Solferino (1859).
Finalement, ce « héros de Solferino », Joseph (von) Trotta, n’était peut-être pas entièrement responsable de son acte héroïque : fatalité ? destin ? providence divine commandée par la nécessité de sauvegarder une Majesté en partie apostolique ? François-Joseph au reste, n’a pas totalement oublié ce geste généreux, mais des tiers en doutaient qui durent le lui rappeler à plusieurs reprises, tant il devait considérer ce geste comme allant de soi ou justement providentiel au sens propre.
Trois hommes, les Trotta en lignée filiale, se succèdent tout au long du récit. L’Empereur mène une vie parallèle à la leur, une vie « unique » presque éthérée, la sénescence finale n’étant évoquée qu’avec une répugnance extrême.
Premier des trois Trotta qui forment le cœur du récit : le sous-lieutenant Joseph, le héros devenu capitaine, décoré de l’ordre de Marie-Thérèse. Outre la particule « von » le patronyme s’adjoint le toponyme Sipolje, village slovène dont son issus les Trotta. Le « héros de Solférino », Joseph, prénomma son fils François ; on n’y verra peut-être, avec prudence, qu’une coïncidence en regard du nom de l’Empereur. Ce fils fut préfet en Moravie et père lui-même de Charles-Joseph, lieutenant, dernier des trois personnages qui animent le récit.
Nous voyons donc deux entités parallèles : une lignée et un (sur)homme. La lignée – à l’exception de l’ancêtre paysan anonyme, homme de la terre, celle de Sipolje – est rattachée à deux corps anonymes à leur manière : l’armée et la fonction préfectorale. Un ensemble « uniforme », aux sens propre et figuré, un arbre généalogique mais associé à une forêt de conifères plantés bien droits, fonctionnels, peut-être destinés au bois d’allumettes…
Histoire d’une fin annoncée
L’Histoire : le caractère historique de ce roman est évidemment un prétexte à l’expression d’un malaise existentiel et identitaire. Mais pour analyser le malaise, il convient sans doute de « décaper » le morceau purement historique, événementiel, afin d’atteindre une couche plus sensible. Nous aurons recours, pour nous y aider, à l’analyse du comte Chojnicki, exprimée en présence du préfet François et de son fils, le lieutenant Charles-Joseph.
Ce notable local leur déclare sans ambages : « … la patrie n’est plus. », p.175. Cette conversation, parce qu’elle est placée au centre exact du roman, permet d’anticiper la suite comme d’en ressaisir le début.
Charles-Joseph est muté à sa demande dans une garnison aux confins de l’Empire, en Galicie orientale. Cette mutation fait suite à une affaire d’honneur dans laquelle il est faussement compromis et qui donna lieu à un duel à l’issue fatale dont il se sent responsable et partant, coupable. Il n’est ni condamnable ni condamné mais s’inflige volontairement cette peine en passant de surcroît de la cavalerie à l’infanterie, autre forme d’humiliation et de déchéance.
Le nom de la localité frontalière n’est pas mentionné (et cette omission est en soi très significative) mais tout porte à croire qu’il s’agit de Brody, la patrie de Joseph Roth, aujourd’hui ukrainienne, ville dont les singularités confèrent à ce récit un caractère particulier.
Si l’on considère l’aura qui entoure la personnalité quasi divine de l’Empereur et la déférence religieuse qui lui est due, le comte Chojnicki est un hérétique ; il a choisi de récuser le modèle sacré et s’en ouvre à ses interlocuteurs : le préfet et son fils. Dans le contexte sociologique misérable de cette cité frontalière, le comte Chojnicki vit dans le luxe, de revenus à l’origine douteuse, mais il est respecté et, à sa façon, « généreux ». On ne brûle pas cet hérétique : on lui rend visite comme à une personnalité de haut rang. Les officiers se rendent volontiers chez lui et Charles-Joseph y emmène son père, venu spécialement de Moravie pour le voir.
De but en blanc, le comte leur tient les propos qui suivent :
« Si on prend les choses à la lettre, elle [la monarchie] dure toujours, naturellement. Nous avons encore une armée – le comte désigna le sous-lieutenant – et des fonctionnaires – le comte désigna le préfet. Mais son corps vivant se désagrège. (…) C’est un vieillard voué à la mort, (…) qui maintient l’ancien trône pour la simple et miraculeuse raison qu’il peut encore s’y tenir assis. Pour combien de temps encore ? Cette époque ne veut plus de nous ! Cette époque veut d’abord se créer des États nationaux indépendants. On ne croit plus en Dieu. (…) Notre monarchie, est fondée sur (…) la croyance que Dieu a choisi les Habsbourg pour régner tant et tant sur les nations chrétiennes. Notre Empereur est un frère séculier du pape, il est Sa Majesté apostolique, impériale et royale, (…) aucune autre Majesté d’Europe ne dépend, comme lui, de la grâce divine et de la foi des peuples en la grâce divine. L’empereur d’Allemagne continuera toujours de régner, même si Dieu l’abandonne, il régnera, le cas échéant, par la grâce de la nation. L’empereur d’Autriche, lui, ne peut pas régner sans Dieu. Mais maintenant, Dieu l’a abandonné ! », p.176.
Ces quelque lignes renferment la substance prosaïque du roman. Roth a parfaitement décrit ce mécanisme du déclin en enchaînant les arguments qui étayent rigoureusement son point de vue.
À leur manière et dans d’autres termes, les historiens ont abondamment commenté ce paradigme de la déchéance. L’une de ses clés est l’alliance stratégique de la Prusse puis du Reich allemand avec l’Autriche, que Roth évoque auparavant (p.156) à propos des « Prussiens, ces ennemis héréditaires de l’Autriche, alliés de l’Autriche » : quel oxymore ! La Duplice puis la Triplice – accords revus et augmentés à plusieurs reprises entre 1879 et 1896 – piégeaient en quelque sorte l’Autriche (comme accessoirement l’Italie), à l’initiative de Bismarck puis de Guillaume II qui continuaient d’exploiter la victoire décisive de Sadowa (1866) sur les troupes de François-Joseph.
La Galicie, où la fin commence
Roth décrit non sans quelque cruauté ce délabrement. L’affectation de Charles-Joseph en Galicie orientale – épisode capital pour l’intrigue du roman – est relatée dans un style sans fard qui énonce implacablement la progression d’une gangrène incontrôlable.
Cependant, tout comme l’aspect proprement historique du contexte de cette fiction, le récit ininterrompu des anecdotes qui l’émaillent, entre les tripots, les maisons closes, le mess où l’on boit du « quatre-vingt-dix degrés » – ce récit n’est qu’un prétexte qui certes, entraîne le lecteur avec animation dans une aventure, mais le conduit incidemment à chercher ce que dissimulent enfin de compte ces « faits divers » dégradants. Que représentent-ils ou que symbolisent-ils ?
La première question qui se pose se rattache à un fait apparemment très anodin : l’anonymat de cette ville. Aucun toponyme. Simplement une indication spatiale. Cette ville de garnison est située « à la frontière », aux confins de l’empire avec les terres ukrainiennes du Tsar et la partie russe de la Pologne, victime une nouvelle fois d’un partage entre les deux empereurs. Russes et Polonais, quelle que soit leur entité territoriale, apparaissent comme deux blocs ennemis de l’Autriche. Mais aussi de l’importante population juive locale.
Brody est située aujourd’hui en Ukraine occidentale. Ukraine signifie « marche », au sens de frontière tandis que Brody équivaut à « gué », celui que franchissaient clandestinement les Ukrainiens qui ne voulaient pas faire leur service militaire dans l’armée russe.
Rien, dans la description de la ville, ne nous autorise explicitement à dire qu’il s’agit de Brody (anciennement Lubicz) où naquit l’auteur en 1894. Tout, dans l’esprit de cette description, nous y incite.
L’Empereur y passe de temps à autre en inspection. Vers la fin de La Marche de Radetzky, François-Joseph fait halte au village de Z. (on n’en saura pas plus) près de la frontière russe, dans un vieux château : « On lui avait dit que ces fenêtres donnaient sur le nord-est. On regardait donc dans la direction de la Russie. », p. 235.
Si l’on se réfère aux recensements de Brody, on note une population de 18 773 habitants en 1869, dont 15 138 Juifs, soit 80,9 % du total. Ce pourcentage a baissé en 1910 jusqu’à 67, 5 % ; la population totale n’ayant pratiquement pas bougé (18 055 habitants), les Juifs ne sont plus que 12 188.
Les années décrites dans La Marche de Radetzky correspondent à celles de la scolarité de l’auteur. Les effectifs des établissements scolaires de la ville étaient généralement composés d’une proportion d’élèves juifs variant entre une moitié et deux tiers selon les classes. À l’époque de Roth, l’allemand céda la place en partie au polonais qui devint progressivement langue d’enseignement. On peut voir là un outil servant à contrebalancer la forte présence ukrainienne environnante. Cette compensation sert aussi les intérêts de la religion catholique liée au pouvoir impérial. Celui-ci, dans le même temps, fait preuve d’une bienveillance particulière vis-à-vis de la communauté juive comme l’atteste l’insertion de l’enseignement religieux propre au judaïsme dans les programmes du Gymnasium. La diversité des origines, tant du corps professoral que des élèves, impliquait le respect des traditions religieuses (catholiques romains, orthodoxes grecs, ruthènes uniates de rite grec et juifs). Roth s’est beaucoup intéressé à la grande complexité de ces rapports, à travers ses romans (Juifs en errance, Tarabas par exemple) ainsi que dans des essais très documentés (comme L’Eglise, l’athéisme et la politique religieuse).
Le contexte religieux au sens large joue naturellement un rôle dominant dans les rapports sociaux. Contexte qui engendrait des violences et notamment des pogroms (décrits entre autres dans Tarabas). En 1898, des pogroms paysans dévastent la Galicie occidentale, région où domine l’influence polonaise.
Les Russes pénètrent en Galicie le 28 juillet 1914. Les quatrième et cinquième armées pénètrent par le nord, les troisième et huitième par le nord-est, s’approchant de la ligne Przemysl-Lemberg. Il s’ensuit une déportation massive des Juifs, dont beaucoup furent pendus comme espions autrichiens. Des synagogues furent détruites et les Cosaques se livrèrent au pillage. Environ 400 000 Juifs fugitifs se redéployèrent vers la Hongrie, la Moravie, la Bohême et Vienne.
Le sort des Juifs est révélateur de l’impuissance de l’Empire.
Juifs galiciens : portraits, destin
Dans La Marche de Radetzky, comment l’auteur décrit-il les Juifs ? Une des premières images est celle de la rencontre de Charles-Joseph avec le docteur Demant, major d’origine juive, médecin de son premier régiment, stationné en Moravie. Les Juifs étaient fréquemment affectés aux fonctions sanitaires dans l’armée, lorsque leurs compétences l’autorisaient ; forme discrète de discrimination en regard d’une incapacité à combattre ? « Qu’il était donc peu militaire, l’animal ! », p. 83. Il est effectivement très réservé et manifeste une réticence marquée vis-à-vis des mœurs souvent dépravées de la vie de troupier. L’auteur aime à rappeler au long du récit le portrait du grand-père de Demant, modeste cabaretier : « Son énorme barbe d’argent lainé recouvrait sa poitrine et lui descendait jusqu’aux genoux. », p.88.
La ville abritant la garnison frontalière, deuxième affectation de Charles-Joseph, est animée par l’industrie peu sophistiquée de la préparation du chiendent destiné aux balais-brosses, dont les ouvriers sont souvent des paysans misérables : « Une partie d’entre eux abat du bois en hiver, fait la moisson en automne. En été, ils sont obligés d’aller à l’usine. D’autres appartiennent aux couches inférieures de la population juive. Ils ne savent ni compter ni faire du commerce, ils n’ont pas non plus appris de métier. », p.189. Occasionnellement, des Juifs étaient arrêtés, surpris à faire de la contrebande de tabac (p.191). Une grève assortie d’une révolte est matée dans le sang par Charles-Joseph, obligé de pallier la couardise de la gendarmerie, contre son gré : le brillant officier perçoit cette mission de police comme une humiliation.
Il faut mentionner l’épisode crucial de la visite de François-Joseph au village de Z. Il est tenu de recevoir les représentants de la communauté juive : « Ah ! encore ces Juifs, pensa l’Empereur ennuyé. Soit ! Qu’ils viennent ! », p. 239.
« Le vieil homme enveloppé dans le manteau de prière blanc à rayures noires des Juifs, s’avançait, la barbe flottante (..) Il portait dans ses bras une grande Torah pourpre, enroulée, ornée d’une couronne d’or dont les clochettes tintaient doucement. Puis le Juif leva la Torah vers l’Empereur. », p.240.
Rétrospectivement, en regard de la globalité du récit, on peut opposer l’universalité de la Torah mise en valeur dans cet épisode, avec la temporalité et la fausse éternité du mythe impérial. Il existe dans l’Empire une multiplicité d’ethnies et de langues, celle d’une utopique Fédération Danubienne. Mais elle n’a pas ce caractère d’universalité que peut conférer spirituellement la langue des prophètes.
Les Trotta et l’Empereur : confluence, confusion, dissolution…
On a déjà mentionné l’existence de deux entités parallèles : une lignée et un (sur)homme. L’idée de permanence qui se dégage de l’une et de l’autre renvoie malgré tout nécessairement à une mort promise. Moser, peintre vagabond et fou, ami d’enfance du préfet François, avait réalisé le portrait du « héros de Solferino ». François et Charles-Joseph regardaient, contemplaient, idolâtraient continuellement ce portrait. Ses couleurs se ternissaient au fil des ans, tout comme se flétrissaient ses admirateurs. Ce portrait est unique, il associe une communauté d’individus par contraste avec un autre portrait, tiré à des milliers d’exemplaires, associé à un seul : l’Empereur. Adulé au début, le personnage auguste de ce portrait est, au crépuscule de sa vie, appelé « le Vieux » et ses couleurs, dans les cafés ou les casernes, passent aussi. Le bleu est la nuance dominante du roman. De vif et lumineux, comme les yeux de François-Joseph, il devient gris argenté.
Ces deux parcours parallèles, de la lignée et du demi-dieu, se rejoignent en un confluent, celui du déclin. La plus belle image de cette convergence se situe vers la fin, lorsque François rencontre l’Empereur pour le supplier d’effacer les dettes de son fils : « Ils étaient comme deux frères (…) Leurs favoris blancs, leurs étroites épaules tombantes, leur taille égale éveillaient en chacun d’eux l’impression d’être en face de sa propre image, vue dans une glace. Et l’un croyait qu’il s’était métamorphosé en un préfet. Et l’autre croyait qu’il s’était métamorphosé en l’Empereur. », p.301.
La lignée des uns, la semi-divinité de l’autre finissent par se confondre dans une commune dissolution.
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En guise de conclusion musicale, on opposera Strauss à Chopin. La Marche de Radetzky illustre une tradition fossilisée servant de condiment universel : au concert en plein air, à la caserne ou derrière « la lanterne bleue de tante Resi », p.89. Mais lorsqu’on annonce le drame de Sarajevo aux invités de la fête du régiment qui tourne presque en orgie, c’est la marche funèbre de Chopin que l’on joue. Tandis que, la Guerre déclarée, en contrepoint, « le chant des Juifs, qui sortait des maisons, était plus fort que les autres jours de fête juive. C’était qu’ils saluaient un sabbat extraordinaire, un sabbat sanglant », p. 336.
Références bibliographiques
Œuvres de Joseph Roth citées dans cet article :
- Radetzkymarsch, http://www.literaturdownload.at/pdf/Joseph%20Roth%20-%20Radetzkymarsch.pdf (version allemande en libre accès)
- Juifs en errance, suivi de : L’Antéchrist, Traduit par M.-F. Demet. Paris, Seuil, 2009, Collection Le Don des langues.
- Tarabas, Traduit par M.-F. Demet. Paris, Seuil, 2009, Collection Points-Romans (N° R389).
- L’Église, l’athéisme et la politique religieuse, éd. H. v. Besien, in Joseph Roth journaliste : une anthologie (1919-1926), Paris, Nouveau monde, 2016.
Études, monographies critiques
- Manuel Durand-Barthez, « Du problème religieux en Galicie orientale au tournant du siècle : autour de Joseph Roth », revue Slavica Occitania, n°9, 1999.
- William O. Jr. McCagg, Les Juifs des Habsbourg (1670-1918), Paris, PUF, 1996, Coll. Questions.
- Luc Spielmann, La Marche de Radetzky » de Joseph Roth : Essai d’interprétation. Paris, Éditions du CNRS, 1990.
- Rita Thalmann (études réunies par), « Judaïsme, antijudaïsme, antisémitisme », revue Austriaca, n°31, décembre 1990.
- Rita Thalmann, « Les minorités juives d’Allemagne et d’Autriche au XXème siècle » in R. Girault (études réunies par), Revue Matériaux pour l’histoire de notre temps, n°35, 1994.