La liberté ou le vide 

par Manuel Durand-Barthez

Arthur SCHNITZLER, Vienne au crépuscule, Titre original : Der Weg ins Freie (1908), Traduit de l’allemand par R. Dumont, Le Livre de Poche, 1985,  Collection Biblio n°3079 .
Versions allemandes en libre accès : 
Der Weg ins Freie, https://www.projekt-gutenberg.org/schnitzl/wegfreie/wegfreie.html  
et  http://www.zeno.org/Lesesaal/N/9781482713084?page=0

Où donc se précipitent les personnages qui défilent dans le roman d’Arthur Schnitzler : Vienne au Crépuscule (1908) ? Par quel maelström qui s’annonce seront-ils happés? Y aurait-il pour eux une autre issue que la désintégration – sociale, politique, idéologique, axiologique, qui menace l’Empire austro-hongrois et l’Europe … tout à la fois?
Der Weg ins Freie, qui est le titre original de cette œuvre, pourrait se traduire par : « un chemin vers la liberté », ou bien : « champ libre !» ou encore : « boulevard du précipice » (associant l’image vaudevillesque à l’allégorie du néant)… Et de fait, les deux principaux personnages de ce récit : le baron catholique Georges von Wergenthin et le grand bourgeois juif Henri Bermann, dont les amours chaotiques, tantôt mièvres tantôt brutales forment la toile de fond, sont nos guides dans un univers très viennois où règne la confusion des sentiments ; ils reçoivent, chacun à sa manière, comme un vent frais et régénérateur, l’appel de la liberté mais ils sont tout autant saisis par le vertige, la tentation du vide.

***

Le 16 novembre 1907, Arthur Schnitzler mettait la dernière main au communiqué de presse de l’éditeur Samuel Fischer, annonçant la publication de son roman Der Weg ins Freie : un roman qui expose la vie viennoise dans tout son subtil raffinement et dans toutes ses névroses.

Vienne au crépuscule présente un tableau finement composé de la société libérale autrichienne qui se désintègre sous l’impact du nationalisme et de l’antisémitisme. L’histoire fait se croiser et s’opposer nos deux personnages au milieu d’une multitude évoluant dans les salons de cette capitale dont les feux s’éteignent dans un flot tempétueux de scandales, de passions enflammées et de suicides. Georges von Wergenthin, coureur de jupons, jeune compositeur qui ne franchira pas le stade de l’amateur averti, est un nobliau mal à l’aise dans la société conservatrice dont il est issu mais dans laquelle il se sent contraint d’évoluer. Le  « romancier dans le roman », Henri Bermann, à maints égards l’autoportrait de Schnitzler, cynique et d’une intelligence rare, déclare que la tragicomédie est la seule forme appropriée pour un roman (qu’il tente d’écrire) sur l’expérience juive contemporaine, la sienne en particulier.
Les amours mortifères des deux protagonistes concluent en point d’orgue ce chef d’œuvre littéraire  de l’Autriche au « tournant du siècle », bien au-delà de tous les clichés qui ont pu et qui peuvent encore aujourd’hui ternir son image. 

Un contexte historique et culturel déterminant

Le vrai sujet du livre se comprend mieux à la lumière de l’histoire à l’époque de sa publication, dans le contexte de la Vienne 1900.
En novembre 1906 est discuté à la Chambre le projet de réforme de la loi électorale, voté en 1907, instaurant le suffrage universel masculin, à bulletin secret. Dix-neuf députés se sont exprimés. En regard de l’intrigue qui nous intéresse, il convient de mettre en avant le discours de Georg Ritter von Schönerer (1842-1921), chef du « parti austro-allemand » (Führer der Alldeutschen) qui plus tard se fera le chantre de l’Anschluß. Schönerer pensait que cette loi allait, comme il le prétendait, « forcer l’eau dans les moulins du slavicisme et des Juifs et du clergé », car elle allait « aider les Slaves à gouverner » et « opprimer nos compatriotes et les éliminer de plus en plus de leur position historiquement établie (…) Si nous n’expulsons pas les Juifs, nous, les Allemands, serons expulsés. (…) Pour qu’aucun statut masculin allemand ne puisse être obtenu, les représentants des circonscriptions allemandes s’émasculent, afin de s’abaisser à la position de castrats et d’eunuques internationaux ». Ce « statut masculin » se dit : « Mannestat », que le linguiste Paul Kretschmer, en 1927, fait informellement dériver du sanskrit virya, assimilable à « Männlichkeit, Mannbarkeit, männlicher Same ».
Le groupe nationaliste pro-allemand est exacerbé et l’ « élément juif » est alors associé à la peste slave, tandis que les catholiques s’expriment notamment, lors de cette session parlementaire, par le truchement du prince-évêque Anton Jeglič, de Laibach (aujourd’hui Ljubljana) :  les peuples de la Monarchie sont « catholiques, ou du moins chrétiens, et il faut donc espérer que dans les deux nouveaux systèmes électoraux, ces peuples donneront leur voix aux hommes qui sont convaincus de la vérité de l’Église catholique ou du moins du christianisme, et qui influenceront aussi la législation dans cet esprit ». Car « ce n’est qu’ainsi qu’un Etat peut prospérer, s’il est construit sur les vrais principes de l’Evangile ». Bien que nuancés par leur coloration slave, ces propos vont dans le sens des positions culturellement inculquées au jeune Georges.
La traduction géopolitique de ces positions se concrétise en partie, il n’est pas anodin de le souligner, le 13 juillet 1908, lorsque la Double Monarchie occupe la Bosnie-Herzégovine avant de l’annexer le 5 octobre de la même année, élément pour le moins significatif dans l’essor du mouvement qui précipita l’Europe où l’on sait, six ans plus tard ; dans ce précipice que préfigure allégoriquement le Weg ins Freie.
Laissé en plan, l’Autrichien ne l’était que trop au début du siècle par rapport à son identité nationale. Aussi le patriotisme était-il un sentiment difficile à définir, en équilibre instable entre Heimat (pays natal) et Vaterland (patrie, littéralement : pays père). 
Leo Golowski et Bermann, au chapitre III de Vienne au crépuscule, dans une conversation, abordent le sujet de la différence entre Vaterland et Heimat. Pour Bermann : « la patrie, n’était-ce pas une fiction, un concept politique vague, changeant, insaisissable ? La seule réalité était le pays natal, pas la patrie, et ainsi le sentiment du pays natal se confondait avec le droit d’y vivre », p.95.

L’identité autrichienne semble se résumer aux clichés qu’elle suscite…
Georges, peu ambitieux, peu enclin à travailler ses compositions musicales, passablement rêveur, a du mal à trouver un emploi. Par relations, il parvient à remplacer le troisième chef d’orchestre mort prématurément à la cour de Detmold, capitale de la petite principauté de Lippe, en Allemagne. Il y est accueilli sans grand enthousiasme, avec une pointe d’ironie, car arrivant de Vienne, synonyme de « Valse… Café… Grisette… Poulet rôti… Fiacre… Scandale parlementaire… », p.299.

Il assume ces tares tant bien que mal.
Ces préjugés vis-à-vis d’un Empire en voie de déchéance, se limitent à un sentiment assez courant exprimé par les Allemands du nord (Detmold est aujourd’hui situé dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie) à l’égard des contrées méridionales, Autriche et même Bavière (« les Souabes… ! »), encore de nos jours.

Judéité, toujours.

Mais cette attitude méprisante est loin d’atteindre les ravages causés par un sentiment bien plus destructeur : l’antisémitisme. La haine du Juif constitue un élément extrêmement présent dans Vienne au crépuscule, pas seulement à travers ce que subit Henri Bermann à maintes reprises, mais aussi dans de nombreux passages où apparaissent notamment Leo et Thérèse Golowski, ainsi que Berthold Stauber.
Thérèse Golowski, jeune femme militante juive dans les rangs de la gauche, était venue à la politique en fréquentant une violoniste russe. Ayant pris dans un discours la défense de mineurs en grève elle est arrêtée, puis emprisonnée.
Berthold Stauber, jeune médecin biologiste et député, prononce une interpellation à la Chambre pour prendre sa défense et exiger sa libération. Il est interrompu à maintes reprises  par les cris de  « Youpin, ferme ta gueule ! Du calme, youpin ! La ferme, youpin ! Youpin ! Couchez ! », p.28. Il  démissionne de son mandat de député, mais pas en raison immédiate de ces insultes, plutôt parce qu’en quittant la Chambre, il rencontre à la buvette l’un de ses contradicteurs les plus agressifs et les plus rebutants, le négociant en papier Jalaudek, qui lui propose, le saluant « tout enjoué, comme si rien ne s’était passé :  » J’ai bien l’honneur, cher monsieur, désirez-vous un rafraîchissement ? «  », p.28. C’est cette ironie calme et totalement hypocrite, autre trait du caractère autrichien selon lui, qui le scandalise plus que les insultes déclamées. Il part pour Paris, travailler à l’Institut Pasteur.
Léo provoqua en duel un jeune officier noble dont il avait jugé le comportement inconvenant à l’égard de sa sœur Thérèse. L’officier meurt dans cette joute et Léo doit  garder cette mort sur la conscience. Plus tard, on apprend qu’un autre personnage du roman se fait la réflexion suivante  : « Il pensait au pauvre jeune homme que Léo avait abattu et qui n’avait rien à reprocher aux Juifs, si ce n’est qu’ils lui étaient antipathiques comme à la plupart des gens, et dont la faute, au fond, n’était que d’être tombé sur celui qu’il ne fallait pas », p.323.
Cette ambivalence, de la part d’un non-Juif, est symétrique d’une autre attitude que dénoncera Bermann notamment dans un très long passage (p.132-134) : le Jüdischer Selbsthaß, la haine de soi juive, l’antisémitisme juif.
Henri fait sur ce sujet de l’auto-ironie, désapprouve ce comportement en même temps qu’il en confirme la justesse :  « Je ne veux pas dissimuler que quand en ma présence un Juif se conduit de façon incorrecte ou ridicule, je suis saisi parfois d’un tel sentiment de gêne que je voudrais disparaître, m’enfoncer sous terre. C’est comme un mouvement de honte proche de celui d’un frère devant qui sa sœur se déshabille. (…) Il existe des Juifs que je hais vraiment, que je hais en tant que Juifs. Ce sont ceux qui, devant les autres et parfois devant eux-mêmes se comportent comme s’ils n’en faisaient pas partie. (…) Ce sont, au reste, presque toujours ces Juifs-là qui traînent derrière eux le sentiment de leur propre, tout à fait personnelle, médiocrité, et qui voudraient consciemment ou non en rendre leur race responsable ».
Ce sentiment de honte de soi peut se manifester dans une forme de déni de foi, de lâcheté et aboutir au baptême. Leo Golowski, à ce sujet, confie à Henri Bermann : « Je vous avouerai qu’en dépit de mon indifférence totale en matière de religion, je ne me ferai jamais baptiser, même s’il était possible – ce qui est de moins en moins le cas aujourd’hui -, par une telle supercherie d’échapper à tout jamais à l’antisémitisme borné et crapuleux », p. 98.
De quelle manière rationnelle et respectueuse de ses convictions échapper, donc, à cette situation, sinon envisager l’émigration, le départ pour la Palestine?
Sur ce point, cependant, les opinions divergent entre Léo et Henri. Léo entendit plusieurs orateurs au Congrès sioniste de Bâle (fin août 1897). La sincérité, l’émotion, la nostalgie de la terre ancestrale, l’ont positivement frappé. Il avait vu « briller dans les regards une sainte colère quand un orateur déclara qu’il fallait provisoirement abandonner l’espoir de la Palestine et se contenter de colonies en Afrique et en Argentine. Oui, il avait vu pleurer des hommes âgés, et pas des gens incultes, non, des savants, des sages, par crainte que le pays de leurs pères qu’ils n’auraient jamais pu fouler eux-mêmes, fût-ce par la réalisation des plans sionistes les plus audacieux, n’accueillerait peut-être jamais leurs enfants et petits enfants », p. 95.
Pour Henri, en revanche, « le sentiment de la persécution subie en commun, de la haine recuite en commun était le moins fait pour l’unir à des hommes dont il se sentait intimement éloigné. ( …) Que signifie pour vous cette « patrie », la Palestine ? Une notion géographique. Que signifie pour vous « la foi de vos pères » ? un ensemble de coutumes que vous n’observez plus depuis longtemps, dont la plupart vous semblent aussi ridicules et absurdes qu’à moi », p. 96. Là encore, c’est le déchirement.

Ombres flottantes

La sphère viennoise que décrit Schnitzler est en effet, complexe, profondément ambivalente, délétère et salvatrice. C’est un monde et un temps de rupture. Règne de toute part une confusion à la fois des sentiments et des sensations.
Henri évoque « ces états d’âme dans lesquels tous les souvenirs, lointains et proches ont, pour ainsi dire, perdu toute pesanteur terrestre ; où tous les êtres auxquels nous sommes habituellement liés d’une façon ou d’une autre, par la souffrance, le souci, la tendresse, ne nous sont plus que des ombres flottantes, ou plus exactement, des figures nées de notre propre création », p.87.
Ces ombres qui flottent sur un fleuve sans fin, en un temps dé-structuré, évoquent Pompéi : par deux fois Georges rappelle cette image des ouvriers qui dégagent de la cendre une colonne brisée dans la cité engloutie (p.175, 232).

 C’est aussi la remémoration d’un voyage qu’il effectua en Italie avec Anna Rosner, sa maîtresse du moment ; les amours sont inextricables, flottants, changeants : Grace, Marianne, Sissy, Else, Anna… clichés viennois qui ont la vie dure mais que Schnitzler contourne assez adroitement pour les situer dans une esthétique de la mort.
Mortifères sont, de fait, les rapports de Georges et Anna, d’Henri et « son actrice ». Les personnages sont pris dans une  « ronde d’amour » pour reprendre le titre original de la pièce de Schnitzler Der Liebesreigen (1897) (devenue simplement Der ReigenLa Ronde, titre « politiquement plus correct ») . Son esprit est sans doute présent dans Vienne au crépuscule

Le livret inachevé

Dans ce roman, la ronde s’inscrit vraiment dans cette autre perception dérangeante, déstabilisante des ombres flottantes qu’illustre le livret écrit par Henri pour un opéra qui, s’en étonnera-t-on, ne vit jamais le jour.
C’est l’histoire d’Aegidius, un condamné embarqué pour son dernier voyage à bord d’un fabuleux navire. Il lui est révélé que la durée de la traversée peut être éphémère ou friser l’éternité. Qu’il a droit de s’y adonner à tous les plaisirs de la chair : il est en fort élégante compagnie et les mets les plus délicats sont à sa disposition, sans épuisement possible. Il est amené à perdre les notions de temps comme d’espace. Mais au bout du fleuve, l’embouchure attend, inévitable. Schnitzler y substitue une île, dont la « finalité » est la même. Ainsi s’adresse au condamné l’incarnation du Destin : 
« Demain … ou dans deux, dans sept jours ou dans un an ou dans dix, ou plus tard encore, ce navire s’approchera d’une île; là au bord de la rive, sur un rocher, se dresse un portique de marbre. La mort vous y attend. La mort. Votre meurtrier est avec vous sur le bateau. Mais seul celui qui est destiné à être votre bourreau le sait. Personne à bord ne le connaît. Bien plus, personne ne soupçonne que vous êtes voué à la mort. Ceci, gardez-le soigneusement pour vous, car si vous laissiez paraître d’une façon quelconque que vous connaissez votre sort, vous serez mis à mort sur l’heure ! », p.235. 
De fait, dans cette version initiale, le bateau accoste et Aegidius sera jeté à la mer.
« Par qui ? » demande Anna Rosner.
« Mais je ne sais pas, répond Henri d’un ton accablé. À partir de là, je ne sais absolument rien », p.237.
Toujours cette impression d’inachevé, d’élan vers un but dont on ignore à la fois la nature et la nécessité… Cette posture marque profondément ce livre comme son époque.
La fin d’Aegidius devait être plus acceptable aux yeux d’Henri : être jeté à la mer, c’est subir le sort du condamné. Le librettiste imagine alors une autre fin. Plus noble, le condamné monte au sommet d’un rocher qui surplombe la mer et s’y jette (p.341). Georges promet périodiquement à Henri de composer la musique, mais il prétend avoir pour cela besoin d’une idée précise du livret ; en outre, cette œuvre n’a que des allures de simple tragédie, au sens théâtral du terme, très éloignée de l’opéra proprement dit. Elle flotte entre les deux genres, et ni l’un ni l’autre ne verront le jour. Aegidius finit dans la dignité du suicide.
La fiction rejoint l’intrigue du roman : deux personnages mettent fin à leurs jours, un autre « se rate », reste borgne et défiguré.
La mort rôde aussi à la naissance des enfants ; un amant indélicat ne se sentira que très provisoirement coupable à l’endroit de la jeune femme enceinte qu’il délaisse, juste le temps de passer « à une autre ». D’ailleurs, en sortant de chez elle après lui avoir abandonné leur petite créature mort-née, il voit un fiacre dont le cocher « saisit par le bras une bonne qui ne se défendait pas trop ». 
Il se dit : «Peut-être qu’ici aussi, les fondements d’une nouvelle vie étaient posés », p.257.  

***

La Ronde se poursuit dans l’indifférence qui nourrit cette impression de perpétuel inachèvement mais dans la fuite aussi, lâcheté amère et désespérante. Dans cette culture du paradoxe viennois, l’un des personnages les plus affirmés, Thérèse, la militante altruiste et engagée lance à  Georges qui l’accompagne jusque chez elle : «Qu’adviendrait-il de nous si l’on ne… – un pli moqueur joua sur ses lèvres – … devait se dévouer pour l’humanité ? Savez-vous ce que je pense parfois ?… Que tout cela n’est peut-être qu’une fuite devant moi-même. ». Puis elle gratifie Georges d’un « Adieu ! » probablement définitif (p.326). C’est le Freie, dans tout ce qu’il a d’horrible et de sublime.


Indications bibliographiques

Études, monographies critiques

Sur le contexte viennois

Sur Schnitzler

  • Daniel Azuelos, « Schnitzler et la question juive », revue Austriaca, n°31, Décembre 1990.
  • Jacques Le RiderArthur Schnitzler ou la Belle Époque viennoise, Éditions Belin, Paris, 2003, Collection : « Voix allemandes ».
  • Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent, « Repères biographiques » dans:
    Arthur Schnitzler, Romans et nouvelles, t. 2, [Vienne au crépuscule est dans le tome 1 paru en 1994], Le Livre de poche, 1996, Collection « La Pochothèque :  Classiques modernes ».

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